PAR : Comité théologique du CNEF
Membres : Jacques Buchhold, Daniel Bergèse, Daniel Hillion, Thierry Huser, Yannick Imbert, Lydia Jaeger, Jean-Marc Potenti, Marc Rizzolio

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Comment aborder, dans une saine perspective biblique, la question de la maladie et de la guérison ? Le comité théologique du CNEF, sollicité sur cette problématique, a publié un document formulant un noyau de convictions communes aux unions d’Églises et aux œuvres membres du CNEF. À l’heure où les positions extrêmes ne manquent pas sur le sujet, quelques extraits de ce texte méritent notre attention. Être évangélique, c’est croire aux miracles : aux miracles mentionnés par l’Écriture et au Dieu capable de miracles aujourd’hui encore. C’est ce que maintient avec conviction la théologie évangélique, fidèle à la tradition séculaire de l’Église, face au libéralisme théologique. Toute l’espérance chrétienne est, pareillement, animée et portée par l’attente confiante du renouvellement de toute chose par l’action puissante et restauratrice de Dieu.

Être évangélique, c'est croire aux miracles

Discerner les temps et les moments

Notre compréhension de la conception biblique de la guérison doit tenir compte du cadre fondamental dans lequel s’inscrit l’ensemble de l’œuvre de Dieu : le triptyque création-chute-rédemption. La maladie et la mort humaines n’appartiennent pas à la création divine, qui est entièrement bonne. Elles font partie, de par le juste jugement de Dieu, des conséquences de la révolte initiale de l’homme contre son Créateur : la souffrance accompagnera sa vie dès sa naissance (Gn 3.16) et nul ne pourra éviter la mort (Gn 3.19). Depuis la chute, la maladie, antichambre de la mort, impose inexorablement sa funeste marque à l’existence des fils et des filles d’Adam. Dieu, cependant, n’abandonne pas l’humanité à son triste sort : la victoire annoncée du Seigneur sur le Serpent (Gn 3.15) inclut la libération de la maladie et de la mort. Dieu les anéantira pour toujours (Es 25.7-8 ; Ap 21.4-5).

Il importe cependant de distinguer les temps et les moments de l’histoire de la rédemption. Lors de la venue de Jésus – sa vie, sa mort et sa résurrection – la bataille décisive a été remportée sur le Mal et la mort. Jésus, remonté au ciel et assis à la droite du Père, est entré dans son règne. Mais la victoire finale qui verra « tous ses ennemis sous ses pieds » est encore à venir. Si Dieu « n’a rien laissé qui ne soit soumis » au Ressuscité (Hé 2.8a), « nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis » (Hé 2.8b). Parmi ces réalités, il y la mort, « le dernier ennemi » (1Co 15.26), avec son cortège de maladies. Cet ennemi ne sera vaincu que lors de la résurrection finale (1Co 15.25-28). Alors seulement Dieu « anéantira la mort pour toujours » et « essuiera les larmes de tous les visages » (És 25.8 ; cf. 1Co 15.54 ; Ap 7.17). Dans l’étape actuelle de la rédemption, la maladie et la mort appartiennent donc encore à l’expérience normale du chrétien.

L’existence chrétienne participe ainsi à la fois aux bienfaits du salut et de la vie nouvelle acquis par l’œuvre de Jésus, et à la réalité de la « vanité » qui caractérise l’existence humaine dans l’attente du renouvellement de toute chose. C’est ce que développe Paul en Romains 8. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en JésusChrist » (8.1) : ils ne sont plus livrés à leur propre force pour encore tendre à la mort, mais ils peuvent vivre selon l’Esprit, qui tend à la vie et à la paix (8.56) ; leur programme est la sainteté (8.12-13), leur espérance est la résurrection du corps, par l’Esprit qui réside en eux (8.11), et par lequel ils se savent adoptés par le Père, cohéritiers du Fils et héritiers de Dieu (8.15-17). Mais ces vérités et ces perspectives, il nous faut les vivre, encore, sous le signe de la « vanité » à laquelle Dieu a soumis la création, suite à la chute (8.20). Paul renvoie ici à toute la réflexion de l’Ecclésiaste sur le cours des choses : joies et peines, progrès et tensions, bonheurs et malheurs, naissances et deuils, réussites et échecs, fougue de la jeunesse et décrépitude de la vieillesse, cohabitent ou se succèdent dans la création marquée par la chute. Le croyant n’échappe pas à cette vanité. Par nos corps, nous sommes encore solidaires de cette création « qui gémit et souffre les douleurs de l’enfantement » (Rm 8.22) : « nous gémissons en nous-mêmes dans l’attente de la rédemption de notre corps » (8.23), et l’Esprit luimême se rend solidaire en intercédant en nous « par des gémissements inexprimables ». La piété cherchera à maintenir l’équilibre entre les deux facettes de gloire et de vanité de l’expérience chrétienne.

Joies et peines, progrès et tensions, bonheurs et malheurs

Maladie et péché

Si la maladie est, globalement, le fruit de la rébellion de l’humanité contre Dieu, elle n’est pas, en règle générale, une conséquence directe de péchés particuliers, ni de la personne, ni de son ascendance. Il est faux d’attribuer systématiquement une maladie particulière à un péché particulier (Jn 9.1-3 ; Jb 9.2-3, cf. 27.5-6). L’Écriture n’enseigne pas que les maladies ont forcément des racines spirituelles, ni qu’il faudrait connaître ces racines pour recevoir la guérison. La maladie est plutôt un des aspects de la condition humaine, une fois le péché entré dans le monde. Il arrive, cependant, qu’elle soit un jugement (1Co 11.30-32), ou un moyen choisi par Dieu pour nous ramener à lui (Ps 107.17-22). Dieu peut aussi la permettre pour nous faire expérimenter, d’une manière plus sensible, la grâce de son soutien dans la dépendance (2Co 12.1-10), ou pour nous donner l’occasion d’exprimer une loyauté qui demeure envers et contre tout (Job). On se gardera donc de toute affirmation ou jugement a priori sur les causes de telle ou telle maladie. La maladie est souvent l’occasion de faire le point devant Dieu, comme en d’autres situations d’épreuve qui conduisent à replacer sa vie sous le regard de Dieu (Ps 25 ; 38 ; Jc 5.15). Mais le croyant gardera en mémoire, s’il fait cet examen de conscience, l’enseignement du livre de Job qui condamne la recherche à tout prix d’une faute chez une personne souffrante afin de « justifier » Dieu. Il se souviendra du garde-fou enseigné par Jésus qui refuse l’attribution systématique de la maladie à un péché personnel, et oriente plutôt la pensée vers la façon dont Dieu peut se glorifier dans la situation (Jn 9.1-3). Face à la souffrance, il se rappellera que Dieu affirme qu’il ne revient pas sur ce qu’il a déjà pardonné (Mi 7.18-19 ; Rm 5.1-2 ; 8.1).

La maladie est plutôt un des aspects de la condition humaine

La grâce commune

Dans son souci constant du bien de l’humanité, Dieu a permis que l’intelligence humaine développe un savoir-faire médical qui compte parmi ses bienfaits envers tous les hommes (1Tm 4.10). La recherche médicale, la mise au point de médicaments et d’appareils médicaux, l’action hospitalière, certaines médecines d’appoint, sont autant de fruits de la grâce de Dieu qui, malgré leur péché, soutient l’œuvre des hommes au sein de sa création et sauvegarde leur existence. Car Dieu, dans son action immanente par laquelle il maintient la création, agit au moyen des processus qu’il a lui-même institués au sein de l’univers et que décrivent les lois qu’énoncent les hommes de science. Le refus du recours à la médecine en cas de maladie serait donc l’expression d’un profond mépris envers Dieu qui, dans sa bonté, offre aux hommes des remèdes permettant d’alléger leur misère. La guérison par des moyens médicaux est un don de Dieu, comme tout autre légitime bonheur que connaissent les hommes au sein de la vanité (Ec 2.24 ; 3.12-13, 22). Le péché d’Asa, que rapporte 2 Chroniques 16.12, n’a pas été de consulter les médecins, mais de le faire sans se tourner vers le Seigneur.

Prier que Dieu accompagne une intervention médicale

Prier que Dieu accompagne une intervention médicale ou l’action d’un traitement est une démarche authentiquement spirituelle : car toute action humaine est dépendante de Dieu et de son soutien. Le Seigneur peut se glorifier par une intervention directe de sa part, comme par le moyen d’une intervention médicale humaine, par le personnel de santé qui est au service de sa grâce commune. Il faut se garder de jouer Dieu « contre » le médecin, la gloire du Seigneur « contre » la gloire des hommes, là où Dieu se plaît à utiliser les facultés humaines et les ressources de sa création.

La grâce de Dieu ne se manifeste pas de la même manière partout. Certaines situations moins favorisées peuvent requérir des interventions de Dieu plus fréquentes et plus immédiates en cas de maladie, le Seigneur sachant aussi ajuster son action miraculeuse aux besoins. On se rappellera aussi que la manne a cessé le jour où Israël a posé le pied dans le pays promis riche de toutes ses ressources (Jos 5.12). Ces constats nous orientent vers une vision de l’action de Dieu qui tient compte des situations et des besoins.

La guérison miraculeuse

Nous confessons un Dieu tout-puissant, créateur, et bienveillant. Ce Dieu, manifesté en Jésus-Christ et agissant par son Esprit, peut guérir de manière miraculeuse, c’est-à-dire d’une manière qui ne suit pas les voies habituelles de la grâce commune, et susciter une guérison inexplicable aux yeux des humains. Une telle définition de la guérison miraculeuse demeure volontairement imprécise. Car le miracle peut opérer une guérison impossible en elle-même (cf. la guérison de l’aveugle-né, ou la résurrection de Lazare) ou une guérison inhabituelle dans sa procédure (cf. la guérison de la fièvre de la belle-mère de Pierre). Par ailleurs, la définition ne se prononce pas sur la manière mise en œuvre par Dieu pour guérir : s’agit-il d’une activation des potentialités de la création actuelle ou d’un avant-goût « des puissances du monde à venir » (Hé 6.5) ? Quoi qu’il en soit, nier toute possibilité de guérison miraculeuse serait s’opposer par principe à la liberté toute-puissante de Dieu, rejeter le témoignage de l’Écriture, et mépriser l’expérience de bien des croyants guéris miraculeusement.

Peut-on se prononcer de façon plus précise sur cette action souveraine de Dieu ? Le dossier biblique sur les guérisons miraculeuses en décrit un bon nombre dans l’Ancien Testament. Le ministère de Jésus s’accompagne de nombreuses guérisons ou délivrances. Les Actes rapportent plusieurs guérisons réalisées par les apôtres et d’autres disciples. Les épîtres en ajoutent quelques-unes, et mentionnent les « charismes des guérisons » (1Co 12.9, 30), tout en soulignant quelques cas de non-guérison (2Co 12.7-9 ; 2Tm 4.20). […] Les textes qui les rapportent sont pour la plupart des récits : ils ne peuvent être érigés en normes de l’action de Dieu. Ils exigent un discernement théologique pour en tirer des leçons plus générales.

Un Dieu qui sait répondre avec puissance aux prières individuelles

Les miracles de l’Ancien Testament attestent un Dieu qui sait répondre avec puissance aux prières individuelles. On observe quelques concentrations de miracles, en des périodes particulières (sortie d’Égypte, ministères d’Élie et d’Élisée). La liberté de Dieu reste entière : Élisée, qui a opéré de nombreux miracles, meurt d’une maladie (2R 13.14). Mais la volonté de Dieu dans son alliance est le bien-être de son peuple : « Je suis l’Éternel qui te guérit. » (Ex 15.22-26 ; Dt 7.12-15).

Les guérisons ont une place importante dans le ministère de Jésus, en plus de son enseignement. Elles attestent l’intérêt de Dieu pour toute la personne humaine et manifestent la dimension holistique du Royaume que Jésus inaugure. Elles ont aussi une fonction de signes : elles confirment l’identité de Jésus comme Messie, témoignent de l’irruption du Royaume et du salut dans l’histoire des hommes, et manifestent de manière inégalée la puissance et la compassion de Dieu (Mt 11.2-6 ; Lc 4.16-21 ; 5.17 ; Jn 2.23 ; 4.54 ; 6.2). Lorsque Jésus guérit, il agit de manière absolument seigneuriale : il ordonne et la chose se produit (Lc 6.7 ; 7.14 ; 13.12-13 ; Jn 5.8 ; 11.43). Il agit par la puissance qu’il possède en luimême, en tant que Fils envoyé du Père (Mc 5.30 ; Jn 11.43 ; 14.8-11). Il accomplit plus de miracles que tout autre, et son action miraculeuse récapitule toutes celles qui l’ont précédé. Aucun parallèle à cela n’existe dans l’histoire : l’action miraculeuse de Jésus est unique, portée par sa personne divine et humaine.

Il faut reconnaître cette valeur unique des guérisons effectuées par Jésus. Elles attestent sa personne et son œuvre messianique et s’opèrent par sa seule autorité, car lui seul est Seigneur. Celles opérées par la suite s’accomplissent en son nom (Ac 3.6). Les miracles des apôtres ont aussi une dimension d’attestation fondatrice : Dieu appuie la parole apostolique par des signes et des prodiges et confirme ainsi leur témoignage (Hé 2.3-4). Mais ces signes, qui confirment la parole apostolique, participent aussi à la réalité même du Royaume inauguré par Jésus et annoncé par les apôtres (Ac 8.12 ; 20.25 ; 28.23,31). Ce Royaume se manifeste d’abord par l’action de l’Évangile qui réconcilie avec Dieu et transforme les vies (Ac 20.25 ; Rm 14.17) ; mais chaque guérison confirme la promesse de la victoire à venir sur le Mal, la mort et la maladie.

Continuité et discontinuités

Parce que la guérison participe à la réalité du Royaume de Dieu, la fonction des guérisons miraculeuses ne peut être réduite à la simple confirmation du témoignage apostolique qui aboutit à la formation du Nouveau Testament (Hé 2.3-4). Le Nouveau Testament atteste l’accomplissement de guérisons sans l’intervention d’un apôtre (Lc 10.9 ; Ac 6.8 ; 8.6-7 ; 9.17-18). La « Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu » (Ac 8.12) reste le message que proclame l’Église après Jésus-Christ. Son centre est l’annonce de la réconciliation avec Dieu, en Jésus-Christ. Mais la guérison fait partie des signes qui ont manifesté et attesté la venue de ce royaume inauguré par Jésus. Son horizon à venir inclut la rédemption du corps et le renouvellement de toute chose par le Seigneur. Postuler entre l’inauguration et l’achèvement du Royaume une période vide de toute guérison miraculeuse de Dieu revient à briser la continuité d’un aspect du Royaume de Dieu. […].

Cette continuité ne signifie pas uniformité de l’action de Dieu, qui a ses temps et ses moments, et qui reste une action souveraine. On ne peut pas se prévaloir de l’ensemble des miracles opérés par Jésus lors de son ministère terrestre pour promettre les mêmes interventions de Dieu à toute époque et en tout lieu : ce serait méconnaître le caractère unique et inaugural de cette période, où le royaume de Dieu est manifesté par la présence de Jésus (Lc 17.11), et ne pas tenir compte de la fonction particulière des « œuvres » de Jésus pour attester sa personne unique (Jn 5.36). […] Mais l’action miraculeuse de Jésus nous invite aujourd’hui encore, à la foi en sa puissance agissante.

L'Église est dépositaire du message du Royaume de Dieu

L’Église est dépositaire du message du Royaume de Dieu, et doit être témoin du Dieu riche en grâce manifesté en Jésus-Christ, toujours capable d’intervenir miraculeusement pour manifester sa bonté et attester l’espérance qui s’attache à son appel. Un aspect de cette mission sera de s’engager dans une prière fervente et pleine de foi, en faveur des cas de maladie qui lui sont présentés. Dans cette prière, l’Église n’opposera pas les interventions directes de Dieu et son action par le moyen de sa grâce commune. Elle veillera à allier ferveur de la foi et respect de la souveraineté de Dieu, en sachant attendre de grandes choses de Dieu et accepter qu’il ne réponde pas toujours selon nos attentes humaines (Dn 3.1718). Pour honorer la réalité du Royaume de Dieu, l’Église aura à cœur de conserver une vraie attente que Dieu intervienne miraculeusement là où il veut s’authentifier de la sorte. Elle demandera le secours de l’Esprit pour être conduite, pas à pas, dans sa prière, afin de discerner la volonté de Dieu face aux différentes situations de maladie qu’elle rencontre. Elle veillera à bien formuler les promesses de l’Évangile par rapport aux croyants et aux non-croyants, en rappelant à la fois la puissance agissante de Dieu et sa liberté souveraine dans sa façon de répondre à nos prières. Elle rendra témoignage des interventions de Dieu, pour honorer le Dieu vivant et cultiver un esprit de foi et de prière. Elle ne manquera pas de rappeler, aussi, qu’il est réservé à tous les hommes de mourir, afin que le recours à la toute-puissance du Dieu qui guérit ne serve pas de déni face à cette échéance (Hé 9.27). Elle cultivera chez les croyants une vision forte et tonique de ce que signifie être « auprès du Christ » après la mort, et elle rappellera l’espérance glorieuse de la résurrection des morts, afin que le décès d’un chrétien ne soit jamais vécu comme une défaite du Seigneur (Ph 1.19-26 ; Ap 7.13-17 ; 20.11-22.5). Car la résurrection des morts et le renouvellement de toutes choses sont l’exaucement « au-delà de tout ce que nous demandons ou imaginons » (Ep 3.20-21), de toutes les prières de guérison. […]

Dons et guérisons

Certaines personnes ont-elles un don particulier de guérison, ou exercent-elles un ministère de guérison ?

Certaines personnes ont-elles un don particulier de guérison, ou exercent-elles un ministère de guérison ? Paul parle en 1 Corinthiens 12 des « charismes des guérisons » (1Co 12.9,30). Le terme « charisme » signifie une « manifestation de la grâce ». Certains comprennent les « charismes des guérisons » comme des « capacités » accordées pour accomplir des guérisons ; d’autres comprennent l’expression comme une manière de désigner les guérisons elles-mêmes comme des manifestations de la grâce. Dans le premier cas, une personne peut être identifiée comme ayant cette capacité ; dans le second cas, on constate simplement que par cette personne, des grâces de guérison sont accordées au peuple de Dieu. Le pluriel du mot « charismes » se comprend plus difficilement s’il s’agit de capacités que s’il s’agit des guérisons elles-mêmes désignées comme grâce : existerait-il différents types de « dons » de guérison ? Le pluriel du mot « les guérisons » semble, quant à lui, vouloir rappeler que chaque guérison est une nouvelle grâce accordée par Dieu. Lorsque Paul affirme qu’« à l’un » sont accordées les grâces des guérisons, il semble indiquer que certains chrétiens peuvent être plus particulièrement utilisés par Dieu lorsqu’il désire accorder des grâces de guérison (1Co 12.9). Mais on relèvera le souci de ne jamais attribuer à l’homme cette capacité (1Co 12.6, cf. Ac 3.12), ainsi que le fait que les « charismes des guérisons » se vivent dans la communauté, en harmonie avec d’autres grâces accordées par Dieu pour l’édification de son Église, et sous le contrôle de l’Église.

Dieu guérit non seulement des croyants, mais aussi des non-croyants. Plusieurs ont été amenés à la conversion par l’expérience d’une guérison miraculeuse. Alors que certains chrétiens associent l’évangélisation et la prière pour la guérison, d’autres ne souhaitent pas utiliser la prière pour la guérison comme moyen ordinaire dans l’évangélisation, pour garder au centre le message du salut et à cause du caractère non systématique de la guérison miraculeuse. Dans tous les cas, le message central est et doit rester celui du besoin de réconciliation avec Dieu. ■

CNEF

L’Association baptiste fait partie du CNEF, Conseil national des évangéliques de France (http://lecnef.org). Dossier publié par Théologie Évangélique (vol 16, n°1, 2017), pp 126-145. Le complément du dossier est constitué de recommandations pratiques, et de trois textes exprimant les accents particuliers de la position pentecôtiste, « évangélique classique », et réformée évangélique.

Autres lectures utiles :

  • Henri Blocher, « La guérison, aperçus bibliques et dogmatiques », in Hokhma n°67 (1998), pp. 45-61.
  • Gordon Margery, « La guérison », in RéseauFEF Infos, n°150 (2 e trimestre 2017), pp 4-17
Article paru dans :

avril 2018

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