Préambule des statuts

L’Association évangélique d’Églises baptistes de langue française, dont la fondation a été décidée par les représentants accrédités des Églises de Colombes, Court, La Chaux-de-Fonds, Nîmes, Paris (Bonne Nouvelle) et Tramelan, réunis à Colombes, en conférence officieuse les 14 et 15 juillet 1921, a été déclarée définitivement constituée par la conférence générale extraordinaire du 1er novembre 1923, tenue à Montbéliard (Préambule des statuts de l’Association).

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Racines

L’Association a été fondée en 1921, mais les Églises qui l’ont constituée, et plusieurs de celles qui les ont rejointes par la suite, avaient déjà tout un passé : la plus ancienne avait vu le jour en 1850.

C’est dans la lignée d’un mouvement bien antérieur encore que nous pouvons nous situer, au confluent de la Réforme et de la Réforme Radicale. Celle-ci, rompant avec la tradition ecclésiastique qui s’était peu à peu imposée au long du Moyen Âge, voulut revenir à un esprit et une pratique plus proches de ceux des Églises du Nouveau Testament. Dans les années 1520 se formèrent des Églises dont le recrutement reposait, non plus sur la succession automatique des générations, mais sur la foi personnelle. Le baptême y retrouvait la valeur d’un témoignage rendu par le croyant à Jésus-Christ, son Seigneur et Sauveur. De là sont issues les Églises anabaptistes, mennonites, et les Églises de type congrégationaliste, ainsi que les Églises baptistes.

Cependant, la violence des persécutions religieuses, qui sévirent pendant longtemps sur le continent européen, ne permit pas au baptisme de s’y développer aussi tôt et aussi vite qu’en Amérique. Il fallut attendre le XIXe siècle pour qu’il apparût en territoire francophone. L’oeuvre débuta vers 1820, dans le Nord de la France, et s’étendit progressivement vers Paris, la Bretagne, l’Est et le Midi.

À l'aube du XXe siècle

Cette évolution aboutit, à l’aube du XXe siècle, à la formation de deux groupements d’Églises baptistes, dénommés « franco-suisse » et « franco-belge ». Ils entretinrent de bonnes relations fraternelles, mais une tentative d’unification après la Première Guerre mondiale échoua en raison de divergences de doctrine, de méthode, et aussi pour des questions de personnes.

La naissance

Le 5 mai 1921, les responsables des Églises de Paris-rue-de-Naples, Colombes et Nîmes (pour la France), de Tramelan, La Chaux-de-Fonds et Court (pour la Suisse) décidèrent de proposer à leurs assemblées respectives de former une nouvelle association. En juillet de la même année, les représentants des six Églises déjà mentionnées, ainsi que de trois autres (Lyon, Montbéliard et Valentigney), réunis à Colombes, fondèrent l’Association évangélique d’Églises baptistes de langue française, dont les statuts furent adoptés en 1923 et la confession de foi l’année suivante.

L’œuvre connut des débuts difficiles et de graves problèmes matériels, mais n’en continua pas moins, dans une réelle unité d’esprit à laquelle contribuèrent la publication du Lien fraternel et la tenue régulière de ses conférences. En 1931, l’Association réunissait 13 Églises comptant ensemble quelque 1100 membres. C’est vers cette époque que s’établirent des relations bienfaisantes avec les chrétiens du Canada, notamment avec le séminaire baptiste de Toronto, qui a formé plusieurs des pasteurs de l’Association.

1945–1990

Après les épreuves de la Seconde Guerre mondiale, l’Association retrouva une croissance à peu près régulière : 17 Églises en 1947, 23 en 1971, 26 à la fin des années 1990, avec un nombre de membres approchant les 1600.

Rapprochements

Une grande similitude dans les positions doctrinales comme dans la conception du témoignage chrétien à rendre au sein du monde évangélique français, un même désir d’évangéliser et de créer de nouvelles Églises, ont conduit l’Association à tisser des liens de plus en plus forts avec l’Alliance baptiste évangélique de Paris Est et Nord. Cette association, créée lors d’une assemblée générale constitutive à Hautefeuille le 11 juin 1984, réunissait des Églises fondées à partir des années 1960 suite à une vision et une action missionnaires anglo-saxonnes : évangéliser et implanter des Églises dans le Nord et l’Est de la région parisienne. De 1999 à 2001, toutes les Églises de l’Alliance ont progressivement et individuellement rejoint l’Association.

Lors de la conférence des délégués de l’Association d’août 2001, l’Église baptiste du Tabernacle (Paris 18e), qui, depuis 1920, avait suivi un chemin indépendant de toute union d’Églises, a rejoint elle aussi l’Association.

Aujourd'hui, l'Association grandit encore. Cette croissance ne peut que susciter la reconnaissance envers Dieu qui sème, fait croître et préserve la qualité de la communion, les bonnes relations entre les diverses communautés qui composent l’Association.

L’horizon s’élargit, les responsabilités se multiplient. Les moyens, qui restent faibles, incitent à la modestie et à la prudence, mais dans la foi et l’espérance. Puissions-nous, tout en nous édifiant, nous-mêmes et nos Églises, apporter au mouvement évangélique de nos pays une contribution que nous souhaitons fidèle et utile, et prendre notre part au projet de Dieu, qui est de « manifester aujourd’hui par l’Église les aspects infiniment variés de sa sagesse » (Éph. 3:10).