PAR : Thierry Huser
Président de l’Association baptiste, membre du comité de rédaction, pasteur, Église La Bonne Nouvelle de Colmar

Article paru dans :
Rubrique :
Spécial
Mots-clés :

Nous vivons des temps difficiles sur le front de la maladie et de la guérison. Chaque Église accompagne de sa prière persévérante plusieurs personnes en situation de « longue maladie », pathologie grave ou limitations de l’âge. Parcours heurtés où la vibrante annonce d’un bienfait accordé peut être suivie du choc douloureux d’une récidive déroutante, et où les traitements imposent leur rythme de montagnes russes avec lequel il faut sans cesse composer. La prière tantôt épouse et accompagne, tantôt s’élève et surplombe, tantôt subit de plein fouet la dure réalité. La part des choses est difficile à faire, de l’extérieur, entre action de Dieu, action des traitements, et maladie qui suit son cours. Mais les personnes concernées, qui affrontent le combat au jour le jour, parlent souvent bien mieux des bienfaits de l’action et de la présence de Dieu que celles qui, de l’extérieur, cherchent surtout à comptabiliser les résultats.

Nous vivons des temps difficiles, car ils nous imposent constance, persévérance, soumission, discernement, dénuement, capacité à espérer encore et malgré tout. Le chemin est rarement connu d’avance. La foi s’y découvre comme un apprentissage et une grâce de chaque jour, de chaque étape, de chaque situation.

Nous vivons des temps difficiles car, face à cela fleurissent des discours unilatéraux proclamant la guérison déjà totalement acquise dès le temps présent, par la mort et la victoire du Christ. « Aujourd’hui, déjà, nous dit-on, la réalité du ciel doit envahir la terre, pour peu qu’on la proclame avec suffisamment de foi ! Car la foi, la vraie, est la réalisation ici et maintenant, dans le visible, de tout ce que l’on espère. » Face à cela, l’expérience de la foi qui chemine avec la maladie fait bien pâle figure.

L’interpellation est nécessaire. Elle nous rappelle que la foi n’est pas à la traîne des circonstances, mais qu’elle est appelée à apporter une véritable lumière de Dieu sur tout ce que nous vivons. La foi est assurément « une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hé 11.1). Mais il suffit de lire les exemples bibliques évoqués pour découvrir qu’elle n’obéit nullement au stéréotype du « Je possède aujourd’hui ce que je proclame par la foi ». La foi d’Énoch a été sa marche fidèle avec Dieu. Celle d’Abraham a été de persévérer dans l’attente de la promesse d’une descendance, et de « saluer de loin » la patrie qu’il n’a pas obtenue sur la terre. La foi de Moïse lui a fait préférer l’opprobre du peuple de Dieu aux richesses de l’Égypte. Et si, pour les uns, la foi a permis de magnifiques délivrances, pour d’autres, « à la foi desquels il a été rendu témoignage », seul l’aboutissement du plan de Dieu en sera la récompense glorieuse.

Le but de ces rappels ? Nous inviter à « courir avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les regards sur Jésus » (Hé 12.1). Un vrai défi de foi, sans stéréotype ni capitulation ! ■

Article paru dans :

avril 2018

Rubrique :
Spécial
Mots-clés :
À Bible ouverte

Espérance

Aucun
Article précédent
Spécial

La guérison

Comité théologique du CNEF
Article suivant
Article paru dans :