PAR : Françoise Pillon
Membre du comité de rédaction, Église de Paris Centre

Article paru dans :

À l’annonce du premier confinement, j’ai un peu paniqué. Comment allais-je vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans mon petit appartement si encombré ? Voilà des lustres que les cafés des environs me servent de bureau. Et puis, ne voir personne ?

Finalement, je me suis facilement accommodée de ce nouveau mode de vie. Après tout, cela n’allait durer que peu de temps. J’ai pratiquement hiberné ! J’ai retrouvé avec joie mes terrasses au printemps et en ai bien profité pendant tout l’été et une partie de l’automne.

Puis le deuxième confinement est arrivé avec, pointant son nez, une longue période d’enfermement. Dans un premier temps, j’ai recommencé à végéter jusqu’au jour où j’ai reçu une vidéo présentant une exposition que j’aurais beaucoup aimé visiter. J’ai alors eu l’idée de chercher sur Internet si j’en trouvais d’autres. Et là, j’ai découvert des trésors : des visio-conférences artistiques, en direct ou en replay, gratuites ou moyennant une modeste contribution. J’ai pu ainsi explorer un domaine qui me passionne mais que je n’avais jamais pris le temps d’approfondir comme je l’aurais voulu : la peinture. Je me suis formée à domicile, avec délices. Poursuivant ma quête, j’ai trouvé d’autres sphères d’intérêt à étudier, comme l’éthique, la bioéthique, l’histoire et la théologie, jusqu’à prendre des cours en ligne. J’ai aussi voyagé de par le monde avec bonheur. Mes journées, et surtout mes soirées, ont été utilement et agréablement remplies. J’ai été nourrie, intellectuellement et spirituellement, et j’ai pu ainsi garder un lien avec « le monde ». En effet, étant sujet à risque, il me fallait être très prudente dans mes contacts « en vrai ». Là-dessus, une tendinite a pratiquement immobilisé mon bras droit rendant douloureux les gestes les plus habituels (écrire, tourner les pages d’un livre, envoyer un texto ou un courriel). La seule activité ne nécessitant pas d’effort pénible (et à l’heure où j’écris ces lignes, c’est encore le cas) était le visionnage de ces visio-conférences ou documentaires et la participation à des rencontres par Zoom.

Et ceci me rend reconnaissante envers Dieu qui a pris soin de moi ; qui m’a préparée à la vie solitaire pendant des décennies ; qui a fait naître en moi tant d’intérêts ; qui a permis que cette pandémie survienne à un moment où la technologie nous a donné tant de ressources pour vivre celle période le moins mal possible. Bien sûr je ne parle pas ici de ceux qui ont connu la maladie, le deuil, la perte d’un emploi ou le surmenage. Il manifeste sa sollicitude envers ses enfants en tout temps, comme Moïse l’annonce à Josué : « L’Éternel marchera lui-même devant toi, il sera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point ; ne crains point et ne t’effraie point. » (Dt 31.8).

En réponse, je ne peux que m’exclamer : « Mon âme bénis l’Éternel et n’oublie aucun de ses bienfaits. » (Ps 103.2).

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juin 2021

Rubrique :
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