PAR : Marc Schöni
Pasteur, Église évangélique baptiste de Court

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Point de vue
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Qu’y a-t-il de commun entre l’Évangile et le coronavirus ? Leur vitesse de propagation. Dès la découverte du tombeau vide, la nouvelle de la résurrection de Jésus s’est répandue comme une épidémie parmi ses disciples (Lc 24.9), et sept semaines plus tard, lors de la Pentecôte, elle devenait proclamation publique avec le retentissement que l’on sait (Actes 2). En une génération (livre des Actes), elle devenait pandémie (bon, d’accord, ma comparaison est boiteuse, la pandémie de Covid-19 suit un rythme autrement plus rapide). Et ça ne s’est pas arrêté depuis, même si le rythme de contagion a beaucoup varié selon les temps et les lieux. Et dire que tout cela n’était pas parti des Contamines-Montjoie, mais de Jérusalem.

Même les sceptiques y contribuent. « Ils prirent les discours » des femmes disciples « pour des absurdités » (Lc 24.11), ce qui n’a pas empêché Pierre de se rendre au tombeau (24.12), puis de voir Jésus lui apparaître et de le rapporter aussitôt (24.34). Deux autres sceptiques, que Jésus a rejoints sur le chemin d’Emmaüs, ont aussi eu de quoi raconter (24.35). Car pour une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle ! Jésus n’a pas été vaincu dans son projet de changer le monde, la vie, les hommes et les femmes. Sa mort, suivie de sa résurrection, c’est la victoire de la Vie.

En ce début de printemps, nous vivons cela d’une manière qui peut nous sembler bien étrange. Au moment où j’écris ces lignes, il est plus que probable que nos Églises ne pourront pas se réunir pour célébrer Pâques. Par la force des choses, nous passons autant de temps à écouter les nouvelles sanitaires que la Bonne Nouvelle. Car tout change d’un jour à l’autre. Nous n’étions plus habitués à tant d’incertitude.

Il y a bien pire que notre situation. Sans parler de tout le reste, l’incertitude est le lot des populations en situation de guerre, ou qui fuient de telles situations et échouent aux portes de la forteresse Europe. En fait, Pâques prend tout son sens quand la mort rôde. Car jusqu’à la manifestation finale de la victoire du Christ, c’est au milieu d’un monde de mort que se vit la puissance de la Vie.

La bonne nouvelle, c’est que le virus de la résurrection, avec sa couronne, continue d’œuvrer en nous. Et il n’a pas besoin de grandes actions publiques, ou même de cultes dominicaux, pour se propager autour de nous. C’est d’abord une manière d’être. ■

Article paru dans :

avril 2020

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À Bible ouverte

Ressuscité et Seigneur !

Thierry Huser
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