PAR : David Moraies
Église protestante évangélique de Claye-Souilly

Article paru dans :

Sommes-nous disposés à aller visiter les malades sans y être « obligés » par des circonstances plus ou moins graves ? Cette question a l’air innocente, et pourtant la réponse n’est pas si évidente.

Pendant de longues années, j’étais allergique à l’hôpital et à tous ces lieux où la souffrance prenait tant de place. Lorsque je suis devenu pasteur d’une Église de l’Association baptiste quelques années plus tard, ma plus grande surprise fut de voir que les visites aux malades, à ceux qui souffrent, étaient pour moi une bénédiction car j’apprenais beaucoup.

Malade

En 2009, je me suis fait opérer du cœur. Je pense que c’est à partir de ce moment que ma réflexion intérieure a commencé. Dieu travaillait en moi pour m’orienter dans ce domaine d’aumônerie des hôpitaux. Certains événements pastoraux, comme le décès d’un nourrisson et le temps passé avec les parents, m’indiquaient le chemin à suivre.

Après une réflexion sur mon ministère pastoral, devenir visiteur d’hôpital devenait de plus en plus évident. Début 2016, j’ai pris contact avec la Fédération protestante pour mieux connaître l’aumônerie. En octobre de la même année, je devenais auxiliaire d’aumônerie à l’hôpital Cochin à Paris. Le milieu hospitalier s’ouvrait à moi et, quand j’étais dans une chambre pour visiter un patient, je savais que j’étais à ma place.

Aimer l’autre : oui ; visiter un malade : oui ; l’aider : oui, mais comment ? Dans mes visites, j’ai rencontré toutes sortes de personnes, avec des arrière-plans différents, un passé qui les ont amenées à rencontrer Jésus ou pas mais avec une même incapacité à vivre la douleur et la maladie. Comment faire face à la maladie avec un patient qui se sait condamné mais qui espère toujours ne pas partir de ce monde ? Comment accompagner cette maman qui a vécu l’arrivée de son enfant mort-né ?

Dans ces moments-là, l’écoute devient primordiale. Écouter son incompréhension face à la situation, écouter sa révolte, écouter sa joie d’avoir un Dieu puissant, écouter son histoire, écouter ses plaintes. Juste écouter, sans forcément apporter une réponse.

Souvent, ces personnes ont très peu de visites, voire aucune, et notre rencontre devient un moment précieux pour elles.

Quand je leur propose de prier, je vois une étincelle dans leurs yeux. La lecture biblique accompagne la plupart du temps cet instant.

Dieu est aux commandes. Je suis sans nul doute une mini-goutte dans le plan divin mais une mini goutte utile dans la vie de quelques personnes. « J’étais malade et vous m’avez visité […] Je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela à l’un de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25.36-40). ■

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avril 2018

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