PAR : Karine Delamotte
Membre du comité de rédaction, Église protestante évangélique de Champs-Val-Maubuée

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Je prends une pause au milieu de cette frénésie de Noël pour écrire ces lignes car oui, Noël est revenu avec son lot de cadeaux, de films de saison, de marchés de Noël, de décorations et de fêtes.

Tant de choses qu’on en aurait le tournis. Et bientôt arrive le Nouvel An, avec ses paillettes et ses célébrations. Pourtant cette année, je trouve l’atmosphère faussement festive. Le Covid, l’inflation, la guerre en Ukraine, Gaza… sont passés par là. Sans compter tous ceux que cette période renverra à une grande solitude, ou au souvenir de la perte d’un être cher. Alors quitte à ne pas aborder ces fêtes avec légèreté, quitte à être affectée par tous ces événements que je n’ai pas choisis et pour lesquels je ne peux que prier, quel sens donner à cette fin d’année ?

Au milieu de tous ces fléaux, il en est tout de même sur lesquels je peux agir : la solitude par exemple.

Dimanche dernier, lors du culte, les personnes seules pour les fêtes ont été invitées à se signaler pour qu'elles puissent être mises en relation avec des familles qui seraient heureuses de les accueillir. C’est génial, et je vois plusieurs Églises faire cela ces derniers temps. Cependant cela m’a interpellée. Comment et pourquoi des personnes peuvent-elles être seules et dans l’Église ? Ces deux expressions ne devraient-elles pas être antinomiques ?

Tout à la joie de pouvoir passer du temps en famille, en particulier dans ces temps d’incertitude où la famille est une vraie valeur refuge, avons-nous fait de Noël une période qui rappelle à tous que les liens du sang sont plus forts que les liens en Christ, renvoyant ainsi sans le vouloir les personnes isolées à leur solitude ?

Jésus est né dans une étable. Et cette naissance sans faste et peu glorieuse est porteuse d’espérance pour l’humanité. Elle rappelle l’amour de Dieu pour nous, sa présence à nos côtés quelles que soient les circonstances que l’on traverse. Sa célébration ne devrait pas ajouter de la souffrance à la souffrance.

Je ne veux pas commencer l’année en oubliant les leçons de ce Noël. Alors, qu’en cette nouvelle année, nous puissions-nous voir une telle fraternité s’installer au quotidien dans nos assemblées, qu’elle rende inutile ce genre d’annonces à l’approche des fêtes. Car nous vivrons pleinement comme la famille que nous sommes, liés par le sang de Christ.

D’ailleurs, comme me disait une amie, quand la solitude est profonde on se sent parfois seule même au milieu d’une foule. Le bien procuré par un repas partagé avec de complets étrangers ne serait-il pas limité ? A contrario, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble, autour d’un bon repas avec ceux qui ont également été à nos côtés dans nos défis et nos joies.

Dans une saynète jouée dans mon Église, un enfant s’étonnait que Noël soit la seule fête d’anniversaire où les cadeaux sont pour les invités et non pour celui qui fête son anniversaire. Peut-être pourrions-nous, comme le suggéraient les enfants, offrir à Christ notre louange, notre adoration, notre amour tout au long de l’année qui commence ?

Oui Seigneur, apprends-nous à t’aimer et à aimer notre prochain, à Noël, et également tous les autres jours de l’année.

Et le monde saura que nous sommes chrétiens par l’amour dont nos actes seront empreints.

Article paru dans :

janvier 2024

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