PAR : Divers

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Ma foi au jour le jour
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Le dimanche matin, certaines personnes ont besoin d’être véhiculées pour venir au culte. Bien sûr, on peut demander, se débrouiller… mais il peut aussi s’agir d’un vrai ministère dans l'Église, apprécié et très utile. Sans parler, bien sûr, du covoiturage, que des voisins, par exemple, peuvent organiser ensemble.

Dans notre série sur les services dans l'Église, nous publions ce mois-ci deux témoignages.

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À Mulhouse, les « Chauffeurs du dimanche ».

Ma mission consiste à recenser les personnes qui ont besoin d’être véhiculées pour venir au culte. Ce sont essentiellement des personnes âgées qui ne peuvent plus conduire ou qui sont en tout cas très limitées. Il peut s’agir aussi de personnes immobilisées pour un temps, avec un pied dans le plâtre par exemple, et qui n’ont pas de proches pour les conduire. Celles-ci me sont signalées par les pasteurs ou par du bouche à oreille.

Je dois aussi « recruter » les chauffeurs. L’équipe était déjà bien organisée quand j’ai pris la responsabilité des « Chauffeurs du dimanche ». Il y en a tout juste assez. Ils ou elles assurent actuellement une prise en charge toutes les trois semaines. Ce serait bien de passer à une fois par mois, mais alors l’équipe devrait être élargie.

Il faut dire que le volontariat n’est pas naturel à tout le monde. Certaines personnes ne sont pas trop ouvertes à cela. Je suis amenée à « taper sur l’épaule » plus d’une fois.

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J’établis le planning des prises en charge. Un chauffeur véhicule une personne à l’aller et au retour. Je veille aussi au bon fonctionnement des prises en charge. Certaines personnes s’inquiètent, téléphonent pour savoir qui vient les chercher et je dois parfois même rappeler le cadre de notre action. Les chauffeurs peuvent permuter entre eux et, dans ce cas, ils me tiennent au courant. J’effectue moi-même des remplacements en cas de besoin.

Des petits détails prennent de l’importance ! Par exemple, la place dans le coffre pour les déambulateurs : si la voiture est trop petite, le coffre ne ferme pas ! Ou si la voiture est trop haute, les personnes ont du mal à s’y installer.

Plusieurs des habitués de notre Église résident en EHPAD. Il est convenu, moyennant des conditions bien précises, de pouvoir utiliser si nécessaire un minibus de l’établissement pour emmener les résidents à notre culte.

Ma joie est d’entendre les remerciements des personnes qui bénéficient de ce service de l'Église ! Elles disent qu’elles sont contentes de pouvoir venir, que c’est génial. Et j’ajoute : « Tout ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux. » (Mt 7.12).

Éliane Greth, responsable du service Chauffeurs, Église de La Bonne Nouvelle, Mulhouse

À Paris, un taxi pour l’éternité.

« Comment un enfant de huit ans, habitant loin de l’église, et dont l’entourage ne l’encourage pas à s’y rendre, peut-il garder un contact régulier avec l’Évangile, avec ses amis des ateliers bibliques, avec une communauté chrétienne ? » Cette question lancinante nous habitait, alors que nous quittions Paris pour l’Alsace. Habitant avec nous, notre petit-fils avait baigné jusque-là dans le milieu de l’Église. Il connaissait les moindres recoins du bâtiment, aimait faire l’accueil le dimanche et participait aux activités pour enfants. Après son déménagement en proche banlieue, que resterait-il pour lui de tout ce vécu, après notre départ ?

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La réponse à cette préoccupation est venue pour nous sous une forme que nous ne pourrons jamais oublier. Peu avant notre départ, un couple de l’Église est venu vers nous. Avec des mots simples et pleins d’affection, il s’est proposé d’aller chercher et de ramener notre petit-fils à son domicile, en voiture, chaque dimanche. « Ce n’est pas un long détour, nous pouvons le faire. » En vérité, cela allongeait quand même sensiblement leur temps de trajet… Mais c’est ainsi que, pendant deux ans, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, été comme hiver, notre petit-fils a eu « son taxi » pour l’Église… et ceci au sens propre, puisque notre ami est chauffeur de taxi ! Si le couple avait un empêchement, l’un de leurs enfants prenait le relais. Ensemble, ils ont été d’une fidélité totale.

Nous ne pouvons pas penser à ce service sans que les larmes nous montent aux yeux. Comment ne pas rapprocher ce geste du « verre d’eau fraîche », donné simplement mais qui a une telle valeur aux yeux de Jésus (Mt 10.42) ? Comment ne pas penser à ces bienfaits, accordés à l’un des plus petits disciples de Jésus, et que le Seigneur accueille comme pour lui-même (Mt 25.40) ? Quel poids d’éternité aura cette fidélité magnifique, dans un acte si concret ?

Nous sommes à présent réunis à nouveau, en Alsace. Notre petit-fils vient à pied à l’Église, avec son frère et sa maman. Mais grâce à ce geste tangible, à cette manifestation d’amour « en action et en vérité » (1Jn 3.18), il n’y a pas eu de rupture dans son parcours. Quant à nous, que de fois, pendant ces deux ans, n’avons-nous pas été bouleversés de gratitude ! Nous portons à tout jamais, gravée dans notre cœur, une marque indélébile de reconnaissance. Merci Fidy et merci Béby !

Thierry et Hélène Huser, Eglise de La Bonne Nouvelle, Colmar

Article paru dans :

mai 2020

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