PAR : Françoise Pillon
Membre du comité de rédaction, Église baptiste de Paris Centre

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Point de vue
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Il fut un temps, que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître, où un match de football opposait annuellement des étudiants de l’Institut biblique de Nogent et des sportifs ardents de notre Église. Notre pasteur, qui enseignait dans cette noble institution, y participait avec enthousiasme. Un jour, il nous rapporta qu’à l’issue d’une de ces compétitions, il dut reprendre un de ses élèves du fait de son comportement agressif sur le terrain. Il lui rappela qu’on n’est pas chrétien seulement sur les bancs de la classe ou de l’Église, pendant le culte ou l’étude biblique, mais dans tous les domaines de la vie.

Cet incident me revient régulièrement à l’esprit depuis deux ans, quand je lis des réactions virulentes sur les réseaux sociaux ou quand j’entends des propos sans appel venant de chrétiens, souvent de longue date. Tout est sujet à controverse : la pandémie, les élections américaines, le vaccin, le passe-sanitaire, la guerre en Ukraine, etc. La liste n’est vraiment pas exhaustive. La récente réélection du Président de la République n’a pas échappé à ce phénomène. L’hostilité voire la violence de certains propos (appuyés par des textes bibliques) est si consternante et préoccupante que quelqu’un a déclaré, en lisant ou entendant ce qui s’apparente à des insultes (je pèse mes mots), que ce sont les Églises qu’il allait falloir évangéliser.

C’est un peu radical mais reconnaissons que nous avons souvent besoin de revenir à des attitudes plus conformes à celles qu’on attend d’un enfant de Dieu. Que nous soyons en désaccord, soit. Que nous désapprouvions certains choix, soit. Que nous soyons déterminés à essayer de convaincre notre interlocuteur du bien fondé de notre position, soit. Faut-il pour autant considérer l’autre, le frère, comme un ennemi ? Ces débats seraient-ils exonérés du respect que nous devons à notre prochain, quel qu’il soit ?

Thierry Huser, en pages 4 et suivantes, attire notre attention sur la difficulté du « vivre ensemble » avec nos opinions et nos convictions qui quelquefois se heurtent. John Stott écrivait avec raison : « Le plus grand obstacle à la propagation de l’Évangile dans le monde, c’est l’incapacité du peuple de Dieu à vivre comme le peuple de Dieu. Nous devons faire preuve de vies selon le cœur de Dieu aux yeux du monde qui nous regarde. » Nos actions et nos paroles dépassent le cadre du cercle privé dans lequel nous nous trouvons, elles peuvent choquer et même blesser. Elles ne sont pas toujours un exemple à suivre, nous qui aspirons à imiter le Christ. Oui, le monde nous regarde. Dieu nous regarde. Méditons et suivons cette exhortation de Jésus : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » (Jn 13.35).

Article paru dans :

mai 2022

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