PAR : Sylvette Rat
Église évangélique baptiste de La Garenne-Colombes

Article paru dans :

Rentrer à reculons : exercice difficile à exécuter ? C’est pourtant celui auquel nombre d’entre nous s’apprêtent à se livrer dans les jours ou semaines qui viennent.

L’été est presque derrière nous et la rentrée se profile. Mais quelle rentrée ?

Cette période de l’année soulève rarement l’enthousiasme des foules – et encore moins celui de nos chères têtes blondes en dépit de l’attrait passager du nouveau matériel scolaire dont le design fantaisiste aurait fait s’étrangler d’indignation les « hussards noirs » de la troisième république !

Par ailleurs, il semble qu’à ce manque d’enthousiasme classique s’ajoute cette année, pour certains ou beaucoup, un sentiment d’inquiétude voire d’angoisse : ce peut être, au niveau scolaire, le cas de celles et ceux que « Parcours Sup » - après leur avoir donné leurs premiers cheveux blancs (!) - a déçus et envoyés dans des filières improbables ; ce peut-être, au niveau professionnel, le cas de celles et ceux dont la carrière ou le simple gagne-pain ont été affectés par la Covid et pour qui l’avenir paraît peu sûr ; ce peut-être, sur le plan familial, des séparations que la mondialisation actuelle semble multiplier à plaisir ; ce peut être aussi le cas de certaines Églises que l’épidémie a déstabilisées et qui comptent maintenant les rangs vides, les défections ou qui, pour certaines, voient même se profiler des tensions liées à la question « vaccin – pas vaccin »…

Bref, il y a, dans l’air du temps, et dans quantité de domaines, certains changements voire certaines dérives qui nous laissent, nous, chrétiens, quelque peu mal à l’aise et craintifs. Certes, cet air du temps et ces dérives datent, en fait, d’un certain temps. Ils ne sont pas vraiment nouveaux, mais cette année et demie de pandémie semble avoir accentué ou accéléré ce sentiment d’insécurité, d’anxiété, d’instabilité.

D’où cette impression de devoir, cette année, rentrer à reculons…

Et pourtant, qu’y a-t-il de fondamentalement changé depuis l’époque où après avoir évoqué les angoisses de son cœur, les montagnes qui s’ébranlaient et s’effondraient, le psalmiste relevait la tête et affirmait : « Dieu est pour nous un rempart, un refuge, un secours toujours offert » ?

Qu’y a-t-il de fondamentalement changé depuis que l’apôtre Paul se disait « accablé » mais non « écrasé », « désemparé » mais non « désespéré », « terrassé » mais non « anéanti » ?

Si lui ne perdait pas courage parce qu’il avait l’assurance que ses détresses présentes étaient passagères et légères par rapport au poids insurpassable de gloire éternelle qu’elles lui préparaient (2Co 4.17), comment nous – et nos détresses présentes, vraisemblablement bien plus légères que celles de Paul – reculerions-nous devant la nouvelle année qui s’ouvre devant nous, celle que Dieu met lui-même devant nous, toute remplie des « bonnes œuvres » qu’il nous a préparées d’avance ?

« Je peux tout grâce à celui qui me fortifie » ! (Ph 4.13). Alors, vive la rentrée… et au boulot !

Article paru dans :

août 2021

Rubrique :
Point de vue
Mots-clés :
Aucune

Mi-pierre, mi-chair

Lydia Lehmann
Article précédent
À Bible ouverte

Transformés par le visage de Dieu

Lydia Lehmann
Article suivant
Article paru dans :