Un propos de Frère Thomas
Là où règne l’amitié fraternelle, où se vit la confiance réciproque, il n’est pas de question agressive, pas de sous-entendu, pas de visée cachée. Mais quel bonheur de pouvoir chercher ensemble, et, ensemble, de trouver !
On finit toujours par trouver. Non pas forcément la réponse à la question peut-être. Mais la réponse de Dieu à notre inquiétude, à nos alarmes, à nos doutes. Car c’est bien sûr lui que nous cherchons, en tâtonnant parfois, entourés que nous sommes de ténèbres, habités même parfois d’obscurité. Mais si nous le cherchons, c’est qu’il nous cherche, ou plutôt qu’il nous a trouvés. Et rien n’empêchera sa lumière de pénétrer jusqu’au plus obscur de nous-mêmes, ni de traverser les murs des plus épaisses ténèbres.
Du reste la réponse est peut-être déjà dans cette amitié fraternelle, dans cette présence à côté de nous d’un frère ou d’une sœur qui nous accueille, nous prête son attention et nous tend sa main.
Il est, sans doute, des questions sans réponse. Des « pourquoi ? » par exemple auxquels ne correspond aucun « parce que » rassurant. Ou plutôt, il est des questions auxquelles la seule réponse est Dieu lui-même, sa grâce, sa présence... et notre foi en lui.
Nous avons connu des études bibliques où nul ne posait de questions. C’est que le meneur de jeu apportait toutes les réponses. Il parlait et on l’écoutait. Il savait... sauf peut-être une chose : les questions que se posaient ses auditeurs, des questions dont éventuellement les réponses ne se trouvaient ni dans son discours, ni dans aucun commentaire.
Heureuse l’Église qui laisse fuser les questions, et venir, de tous côtés peut-être, des réponses. Car on ne peut pas tout savoir, avoir réponse à tout. Heureux le meneur de jeu qui reçoit les réponses qu’apportent éventuellement ses auditeurs. Oui, heureuse l’Église où chacun s’instruit, se laisse instruire par ses frères, et contribue pour sa part à remplir le programme proposé par l’apôtre : « Instruisez-vous les uns les autres. » (Col 3.16).
Voici sans doute le dernier épisode d’une longue série de billets tous titrés « Un propos de frère Thomas », dont les lectrices et lecteurs les plus anciens gardent un souvenir agréable.