SIM : une organisation missionnaire face à la pandémie
SIM, comme chaque société de quelque nature qu’elle soit en Occident, a été affectée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus. Ces derniers mois, notre bureau s’est consacré à gérer cette crise et à limiter ses effets négatifs dans l’activité missionnaire. Une équipe de gestion de crise a été mise sur pied dans cette perspective, et plus spécifiquement dans le but d’accompagner et de veiller sur nos équipiers dans ce temps perturbé.
Le cœur de « métier » de notre organisation est l’envoi de missionnaires au sein de ministères à l’œuvre dans des pays étrangers, là où il n’y a pas ou peu de présence et de témoignage chrétien. Considérant cet aspect international intrinsèque à notre mission, la crise du COVID-19 a donc été un frein sérieux. En effet, les frontières extra-européennes ont été fermées et les vols commerciaux supprimés pour la plupart. Les envois de nouveaux missionnaires prévus ce printemps et cet été ont dû être reportés, voire annulés. C’est le cas des voyages « Mission Découverte(1) » qui devaient se dérouler cet été dans trois pays : il ne se feront pas.
De nombreux retours de missionnaires étaient également prévus au printemps – que ce soit des fins de mission ou des congés missionnaires(2) – ainsi que les temps de débriefing associés. Bien sûr tout cela a été perturbé.
L’équipe de gestion de crise a accompagné de manière individuelle et proactive les missionnaires dans cette situation de départ ou de retour. Cela a représenté un investissement de temps, de finances et d’énergie considérables au vu de l’urgence et des situations singulières. Nous sommes reconnaissants à Dieu d’avoir pris soin de ses envoyés et d’avoir désormais aplani les situations pour la plupart.
La crise a aussi touché notre activité de mobilisation. Notre vocation est également de sensibiliser les Églises et les chrétiens aux besoins de l’œuvre missionnaire. Mais les événements et rassemblements ont tous été annulés en cette période de printemps généralement si riche en congrès, conventions, etc.
Toutes ces perturbations peuvent légitimement susciter en nous des questions et nous amener à craindre la suite. Quelle va être l’ampleur de la crise économique engendrée par le covid-19 ? Quel impact sur le partenariat financier des missionnaires ? Les chrétiens voudront-ils encore servir en mission après cette crise ? Les citoyens des pays destinataires accepteront-ils encore l’arrivée de nouveaux missionnaires, alors que le sentiment anti-étrangers est exacerbé par cette crise ? La SIM France-Belgique pourra-t-elle faire face et subsister ?
Mais nous ne voulons pas oublier que Dieu avait déjà prévu cette crise avant même la fondation du monde ! Il savait qu’elle arriverait. Plus que savoir à l’avance, il est au contrôle de toute chose. Rien ne lui échappe. Considérant cette vérité, nous ne voulons pas craindre. Nous nous attendons à lui, certains qu’il prend soin de son œuvre – et de son œuvre missionnaire en particulier. Nous voulons aussi nous laisser interpeller par ce que Dieu a à nous dire et voir avec honnêteté ce qu’il nous appelle à changer. Nous voulons saisir ce moment inédit pour explorer, avec discernement et sagesse, des voies créatives pour accomplir la mission, toujours avec le même amour pour les peuples sans accès à l’Évangile et le même désir de répondre à l’appel de Dieu pour sa mission.
Il reste tant à faire pour apporter la connaissance de l’Évangile aux peuples du monde qu’il nous est impensable que Dieu mette ses ouvriers au chômage !
Qu’ensemble, Églises et œuvres, Dieu nous guide et nous inspire, pour sa gloire. ■
(1) Le programme Mission Découverte consiste à envoyer, sur trois semaines, des équipes dans des ministères déjà établis afin qu’elles puissent découvrir le terrain missionnaire et contribuer concrètement à ces ministères par des actions spécifiques.
(2) Congés missionnaires : ce terme désigne les temps de retour au pays, qui marquent la fin d’un terme et qui permettent de faire un débriefing de celui-ci, ainsi qu’un travail de consolidation ou de réorientation du ministère à venir, et aussi un travail de consolidation des équipes de partenaires financiers des missionnaires au travers notamment d’une tournée d’Églises. Bien entendu, c’est également un temps de ressourcement dans une culture maternelle et de rencontres avec la famille, les amis, l’Église locale.
SIM France-Belgique œuvre conjointement avec SIM International, organisation missionnaire qui travaille dans plus de soixante-dix pays, et qui compte plus de mille huit-cents missionnaires provenant de soixante-dix nations différentes.