Quand la musique est bonne

En quoi une musique dite « bonne » peut-elle toucher un large public, notamment à l’occasion d’événements populaires comme les fêtes de la Musique ?
Nous aborderons d’abord l’origine de la musique avant d’analyser son impact universel.
Selon les récits bibliques, l’entrée de la musique dans l’histoire humaine est liée à Jubal (Genèse 4:21). D’autres approches soutiennent que la musique procède de l’imitation de la nature, qui oriente l’action et le sens des sons. Quelle que soit l’hypothèse, la musique apparaît comme un langage fondamentalement et universellement partagé (Philippe Vendrix, « Les origines de la musique », dans Aux origines d’une discipline historique (pp. 149-205), 1993, Presses universitaires de Liège).
Un moyen de connexion au Seigneur
Dans le christianisme, hérité du judaïsme, la musique a d’abord servi à parler à Dieu. Les paroles des chants s'adressent au Seigneur. « Chantez à l’Éternel » : Psaume 96:1-2 ; Psaume 100. La beauté d’une musique pouvait être « évaluée » autant par Dieu que par les hommes qui en faisaient l’expérience. Cela se manifestait, pour l’être humain, par l’émotion appropriée (joie, danse, larmes…) et, pour Dieu, par des signes compris comme théophaniques, par exemple la nuée dans le Temple. (2 Chroniques 5:13-14).
Le contenu des chants peut porter sur ce que le Seigneur a fait, sur qui Il est, ou sur ce que nous lui demandons de faire. Quel que soit le sujet, les paroles lui sont adressées directement. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à Lui rendre grâce en toutes choses ; cette action de grâce peut prendre la forme d’un chant ou d’une expression musicale.
Sans oublier la musique instrumentale (Psaume 150:1-6 ; Psaume 33:2-3): certaines œuvres ne comportent aucune parole. Elles n’en expriment pas moins un hommage au Seigneur, à la manière d’un édifice ou d’une création artistique religieuse dont la beauté célèbre le Créateur.
Un moyen de connexion à la communauté chrétienne
Tout ce qui précède vaut aussi pour l’édification des croyants. Par le chant ou l’instrumental, la mélodie transmet un message qui suscite joie, confiance ou recueillement. Quand la mélodie est portée par des paroles, le texte devient le vecteur de l’émotion et le catalyseur de l’action qui en découle. « La foi vient de ce que l’on entend » (Romains 10:17), y compris lorsque la Parole de Dieu est chantée (Éphésiens 5:19). On observe d’ailleurs que les hymnes qui ont traversé le temps s’enracinent majoritairement dans l’Écriture (par exemple Amazing Grace, Gloire à ton nom).

C’est une saine discipline, pour les compositeurs chrétiens, d’employer des textes bibliques — éventuellement reformulés sans en trahir le sens — afin de servir la poésie et la rime. Les paroles issues d’expériences personnelles ont aussi leur place, tant qu’elles demeurent en accord avec les Écritures.
Un moyen de connexion universel
Vient la question centrale : comment la musique chrétienne peut-elle atteindre les non-chrétiens ? La musique est un langage universel. Tous les êtres humains la comprennent, même si les préférences de style varient selon la culture ou l’environnement musical dans lequel on a évolué. Cette universalité crée un pont de communication. La beauté d’une musique peut être appréciée indépendamment du texte ou de la confession de son auteur.
À Noël, lors de marchés ou pendant les fêtes de la musique, nous avons souvent constaté un public qui se réjouit, danse et réfléchit aux paroles de chants connus (Oh Happy Day, Let My People Go, Cette lumière en moi, Amazing Grace), comme à celles de compositions originales nées d’expériences vécues.

Pour que la connexion s’opère avec un public non chrétien, la musique doit être bonne. Certains critères d’excellence artistique sont reconnus au-delà des cultures : justesse, rythme, cohérence, créativité, interprétation, qualité sonore.
Si nous voulons des oreilles attentives, veillons à proposer une musique solide sur le plan artistique. Au-delà de la forme, veillons aussi à ce qu’elle soit imprégnée de la Bonne Nouvelle « Racontez sa gloire parmi les nations » (Psaume 96:3 ; 57:9-10). Lorsque ces deux ingrédients sont réunis — excellence artistique et contenu évangélique — l’impact est au rendez-vous : la joie est tangible et la réflexion se prolonge après les chansons.
Nous savons enfin que seul le Saint-Esprit convainc. Il peut amener une personne à accueillir le message de la Bonne Nouvelle , « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne soit pas perdu mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3:16), porté par une bonne musique.
Demandons au Seigneur cette grâce, afin que les cœurs soient touchés et que toute la gloire lui revienne « Quand la musique est bonne ! »

