Prince de paix
Le 7 octobre, le peuple israélien a été meurtri par un attentat islamiste d’une sauvagerie indicible, qui plus est un jour de sabbat et de fête juive. Et maintenant, c’est le peuple palestinien qui est dans une grande souffrance, pris en tenaille entre le Hamas et l’armée israélienne. Jusqu’où cela va-t-il aller ?
Toute cette violence non loin de Bethléem, lieu de naissance du Prince de paix, Jésus(*) ! Violence des terroristes islamistes, dureté de la guerre d’Israël contre ces derniers… Qu’elle est loin, la chorale des anges qui chantaient devant les bergers ébahis : « Paix parmi les humains en qui il prend plaisir ! » (Lc 2.14). Et moi, je suis triste.
Au moment où j’écris ces lignes, une journaliste d’un journal local m’appelle. Que pensent les évangéliques de ces violences ? Cela veut dire que notre attitude est observée. Je lui ai dit ma tristesse, tout d’abord pour la population israélienne, victime de cette attaque inhumaine, mais aussi pour la population palestinienne, prise dans un terrible étau. Tristesse devant la violence dont l’être humain est capable.
Et ensuite ? Quel est mon rôle de chrétien au cœur de cette actualité si chargée ? Car il faut hélas ajouter la guerre russe en Ukraine, toujours là, et la violence islamiste ou antisémite qui sévit trop souvent dans nos pays... Tout se bouscule dans mon esprit : faire des dons pour le secours des populations, prier – mais que demander au Seigneur, finalement – ou encore envoyer des messages de soutien aux chrétiens et juifs messianiques d’Israël et de Palestine. Faisons cela autant que possible.
Et ensuite ? À Bethléem, le Prince de paix est né. Et en Belgique, en France ou en Suisse, je suis son disciple. Mon Bethléem à moi est bien différent, mais j’aimerais qu’on dise de moi que j’y suis un homme de paix – à défaut d’en être prince. Que cela se voie d’autant plus au milieu de cette nervosité palpable depuis la fin du confinement, et surtout face à la barbarie qui s’infiltre dans nos écoles ou aux tensions communautaristes dans nos quartiers. J’aimerais qu’on sache que Jésus donne la paix « pas comme le monde la donne » (Jn 14.27) – en ce moment il n’y a pas photo. Personnellement, j’ai contacté les personnes juives de mes relations pour leur dire mon amitié et mon soutien moral. Je suis aussi en contact avec des musulmans, et d’autres pourront avoir des personnes palestiniennes dans leur entourage et faire de même. Il faut peut-être se méfier de prendre une position politique qui nous enfermerait et nous ferait prendre le risque d’être instrumentalisé. Mais plaider pour les victimes, toutes, alors oui.
Que Dieu nous inspire, chacun en son lieu, pour être hommes et femmes de paix. Sans naïveté, avec réalisme. Et avec sur nous la lumière de Jésus, qui éclairera ainsi bien des personnes qui en ont grand besoin.
(*) « Prince de paix » est un des titres donnés par Esaïe (9.5) au Messie. C’est pourquoi les chrétiens le donnent à Jésus.