Les confessions d'un pasteur « laïque »
Et bien oui, l’ancien est un pasteur « laïque » ! Certes, nous pourrions déceler dans cette formule, une impertinente prétention à s’adjuger ce titre honorifique de pasteur réservé généralement à celui qui conduit une Église locale. Cependant le pasteur, selon son étymologie, est bien un berger, celui qui garde le troupeau.
C’est ainsi que je suis l’un de ces pasteurs « laïques », un ancien. Outre qu’elle fait plus jeune, l’expression rappelle la laïcité de cette fonction : un pied dans l’Église, un pied dans la société civile. Oh je sais, certains vous diront que ce qui me caractérise, c’est de ne pas être rémunéré par mon Église… Pourtant salaire il y a !
C’est le salaire de la peur… La peur de ne pas être fidèle à l’Écriture. La peur de ne pas être garant de l’unité dans notre assemblée. La peur de ne pas être à la hauteur de la tâche que mes frères et sœurs ont bien voulu me confier. La peur que l’une ou l’autre des brebis ne s’égare loin du troupeau. La peur de ne pas être compris quand je m’exprime en chaire… ou dans mon travail. En effet, c’est bien là aussi qu’est ma place, au contact de mes collègues, de mon supérieur ou de mon patron. C’est le lieu où ma foi est mise à l’épreuve, hors des murs isolants et rassurants de l’Église, le lieu où je peux mettre en pratique ce que je reçois de l’Évangile et de mes frères et sœurs en Christ.
Un ancien au sein d’un collège, d’une équipe qui entoure et soutient LE pasteur, voilà ma vraie récompense !
Si l’ancien est un pasteur « laïque », c’est avant tout un témoin dans l’Église et dans une société pas « si vile » que ça. ■