PAR : Gordon Margery
Membre du conseil de l’Association baptiste, pasteur à la retraite, Église baptiste de Faremoutiers

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Voici un mot qui peut susciter des réactions.

Je me souviens encore d’avoir appris que Luther avait durablement marqué la langue allemande en utilisant pour les professions, toutes les professions, le mot « Beruf ». Pour lui, le boucher comme le professeur de théologie avait un appel, une vocation. Il n’acceptait pas que les clercs soient considérés comme une caste à part. Il soulignait le sacerdoce de tous les chrétiens.

C’est toujours dans les gènes de nous autres baptistes de penser comme cela.

En fait, notre notion d’appel ou de vocation recouvre trois réalités. À la base, il s’agit de l’appel que Dieu nous a adressé pour que nous lui appartenions. Ensuite, c’est la conviction que nous sommes appelés à le servir dans un cadre professionnel précis, comme Luther le pensait. Et souvent, ici, le mot vocation prend une couleur particulière en français. Ce sont les professions au service de tous qui ont généralement droit à ce titre : médecins, journalistes... En troisième lieu, quand nous employons le mot dans un contexte chrétien, nous pensons à ceux qui sont mis à part pour servir Dieu d’une manière particulière, au-delà des services que tous peuvent rendre dans leur temps libre.

Par peur du cléricalisme, on peut minimiser l’importance de cette vocation-là. Mais je lis ceci dans 1Co 12.4-6 : « Il y a toutes sortes de dons... toutes sortes de services... toutes sortes d’activités ». C’est le même Esprit, le même Seigneur, le même Dieu qui met tout cela en action chez tous. Autrement dit, l’unité de l’Église et le sacerdoce de tous ne doivent pas nous empêcher de reconnaître et de valoriser le ministère particulier de certains. Le Nouveau Testament en parle.

Ce numéro du Lien Fraternel est consacré à ces vocations-là. Nous en avons besoin. ■

Article paru dans :

février 2015

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Point de vue
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