PAR : Christian Baugé
Secrétaire de rédaction, Église protestante évangélique d’Ozoir-La Ferrière

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Je m’émerveille souvent en découvrant la prose ou les paroles de certaines sommités qui parlent de la nature sans mentionner la Création ni le Créateur. On sent bien qu’ils ne peuvent franchir ce pas. Ils usent alors d’un langage qui ne manque pas de piment (!).

Nous pouvons commencer par évoquer un ancien (350 environ avant notre ère) : « Car la main est un outil ; or la nature attribue toujours, comme le ferait un homme sage, chaque organe à H qui est capable de s’en servir » (Aristote sur le débat « l’homme est-il le plus intelligent des animaux ? »).

Helichrysum stoechas, nommée communément immortelle

J’ai récemment entendu, sur France Inter, un éminent botaniste parler du « génie naturel des plantes qui représentent quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la biomasse terrestre ».

Bien sûr, la fameuse phrase du poème de Voltaire me revient en mémoire : « L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger. »

Je suis interpellé par Gilles Clément, professeur au Collège de France, fervent défenseur du « génie naturel », et par un chercheur d’un institut national (l’IRSTEA) qui cosigne un article intitulé « Les végétaux ont du génie ». Sontils aveuglés ? « En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres. Les humains sont donc inexcusables » (Rm 1.20).

Francis Hallé, docteur en biologie, professeur à la Sorbonne, dont le dernier livre est Plaidoyer pour l’arbre, paru en 2005, a écrit : « L’intelligence peut se tromper mais pas la nature. » Par ailleurs, F. Hallé pose la question : la plante dominerait-elle les animaux et parmi eux les hommes ? Je ne peux m’empêcher de faire un clin d’œil aux arbres du paradis de la Genèse dont les noms sont plus faciles à retenir que ceux que leur attribuent les botanistes.

L’aveuglement de ces hommes illustres reste une souffrance pour celui qui croit à l’existence du Créateur et dont il voit la trace partout autour de lui, à commencer par son jardin. Comment leur ouvrir les yeux, pour ceux qui sont encore en vie, afin qu’ils deviennent eux aussi immortels, comme les fleurs du même nom (Helichrysum stoechas).

« Arrêtez ! dit-il, reconnaissez-moi pour Dieu. Je triomphe des nations, je triomphe sur la terre. » (Ps 46.10). ■

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mars 2017

Rubrique :
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