PAR : Nathan Horrenberger
Église protestante évangélique « La Source » Château-Arnoux

Article paru dans :
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Société
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En septembre dernier, une étude inédite sur la perception des enjeux environnementaux et l’engagement des communautés chrétiennes en France a été publiée.

Le point de départ de ce travail est une enquête américaine qui avait révélé que les évangéliques représentent la catégorie de la population la plus climatosceptique aux États-Unis. A-Rocha, association chrétienne d’étude et de protection de l’environnement(1), s’est donc associée à l’organisation Parlons climat(2) pour commander ce sondage IFOP(3) afin de voir si c’était aussi le cas en France.

Un sujet important

Les évangéliques discutent régulièrement de l'environnement et du changement climatique ; ils ne sont que sept pour cent à ne jamais en parler en famille et trente pour cent au sein de leur Église. Cinquante-trois pour cent estiment que leur entourage attend d'eux qu'ils s'engagent sur ces sujets du climat et ce pourcentage monte à soixante-et-un pour chez les plus pratiquants. Soixante-deux pour cent des évangéliques considèrent que c’est le rôle de l’église de parler des problématiques environnementales et que ce sujet doit être évoqué dans la prière communautaire et les messages du pasteur.

Une vision anthropocentrée

Pour soixante-douze pour cent des évangéliques, la nature est une ressource à la disposition de l’être humain. Un évangélique sur deux craint que l’écologie soit une nouvelle religion qui sacralise la nature et nie à l’être humain sa place unique dans la Création. Plus d’un sur deux considère que le progrès technique nous permettra de remédier à la dégradation de l’environnement.

Pancarte manifestation

Soixante-trois pour cent des évangéliques estiment que le changement climatique est principalement dû à l’activité humaine, soixante-et-onze pour cent pour ceux qui assistent régulièrement au culte, contre soixante-sept pour cent de l’ensemble des Français. On constate cependant une certaine méfiance vis-à-vis des scientifiques, puisque seuls soixante-six pour cent des évangéliques disent leur faire confiance, contre soixante-seize pour cent des Français dans leur ensemble, quatre-vingts pour cent des catholiques et quatre-vingt-six pour cent des luthériens et réformés.

Agir, oui ! Mais comment ?

On note une volonté d’action importante chez les croyants : quatre-vingt-six pour cent des évangéliques aimeraient en faire plus face aux menaces qui pèsent sur l’environnement, soit dix points de plus que dans la population générale. Cependant, beaucoup soulignent qu’ils éprouvent un sentiment d’impuissance, plus d’un sur deux ne sachant pas quoi faire à son échelle. De plus, un certain attentisme pourrait venir du fait que pour deux tiers des évangéliques, Dieu pourvoira et trouvera une solution face au changement climatique (contre cinquante-sept pour cent des luthéro-réformés et quarante-trois pour cent des catholiques).

La Bible, source d’inspiration

Pour soixante-seize pour cent des évangéliques, de nombreux passages bibliques évoquent l’impératif de la préservation de l’environnement. Pour quatre-vingts pour cent, les chrétiens sont les gardiens de la Création et doivent faire le maximum pour en prendre soin, pour nous et les générations futures. La même proportion estime qu’il est nécessaire de changer radicalement nos modes de vie et ce, dès maintenant, pour lutter contre la dégradation de l’environnement. Enfin, quatre-vingt-neuf pour cent des évangéliques pratiquants sont d’accord avec le fait que prendre soin de la Terre, c’est aussi prendre soin de son prochain.

Parmi les enseignements de cette étude, on retiendra donc que le déni du changement climatique observé chez les évangéliques outre-Atlantique ne se vérifie pas chez nous. On peut aussi se réjouir de la bonne volonté des chrétiens pour réduire leur impact sur l’environnement. Lors d’un webinaire de présentation de ces résultats, une intervenante a proposé une réflexion autour du célèbre verset de Jean 14.6 : Jésus est le chemin, on peut donc s’appuyer sur lui pour trouver la bonne voie à suivre face aux enjeux environnementaux. Il est aussi la vérité, est-il raisonnable de nier les conséquences des activités humaines sur la Création ? Enfin, Jésus est la vie, prenons donc soin de la vie sous toutes ses formes !


(1) A-Rocha : france.arocha.org. Résultats complets de l’enquête disponibles sur ce site.

(2) Organisation d'intérêt général, parlonsclimat.org

(3) Institut d’étude d’opinions.

Article paru dans :

décembre 2023

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