Ce qui nous lie

C’est avec ces mots que Courrier international titre sa couverture en ce début d’année 2025. Le magazine précise que la presse mondiale révèle un besoin de renouer avec les autres.
Plus le monde vire au tout numérique, plus des citoyens souffrent de solitude et plus les initiatives fleurissent.
En Espagne, des retraités construisent un projet de vie communautaire : « Nous ne voulons pas vivre dans une résidence mais avec des amis et avec un engagement d’entraide et de collaboration. »
En Allemagne, une dizaine de groupes ont adopté la Gemök, un modèle radical de mise en commun des revenus de différents ménages sans lien familial. Il promet en théorie une sécurité financière grâce au soutien de la communauté.
Dans le New-Hampshire (États-Unis), vingt-neuf ménages ont fondé un cohabitat moderne, à l’opposé de l’individualisme américain. Une habitante témoigne : « Vivre ensemble comme nous le faisons, implique d’apprendre à pardonner et à mettre notre individualisme et nos priorités de côté. »
Aux Pays-Bas, vous trouverez les Offline Club où on laisse son smartphone à l’entrée pour socialiser en vrai. Plus étonnant, le Japon et le Royaume-Uni se sont dotés de ministres chargés de la lutte contre la solitude et l’isolement. Une députée de Westminster déclare : « Si on ne travaille pas à construire des communautés
dans lesquelles les liens entre les gens sont solides, cela mène à plein de problèmes : des comportements
négatifs ou antisociaux, des crimes et dans le pire des scénarios à de l’extrémisme. »
Au-delà de l’important aspect économique, ce que nos contemporains recherchent, ce sont des liens sociaux.
Pour le chrétien, de tels témoignages résonnent de manière particulière. Toute la Bible n’est-elle pas une lettre d’amour du Dieu des relations qui nous invite à pratiquer la justice sociale et vivre la communauté ?
Qu’est-ce qui nous lie ? L’amour de Dieu qui nous a aimé le premier au point de nous racheter par le don de son Fils. En retour nous l’aimons et nous sommes, ensemble, à son service et au service de notre prochain.
En tant qu’Églises locales, nous bénéficions d’atouts dans la lutte contre la pauvreté et la solitude qui sont souvent liées.
En tant qu’Association baptiste, nous avons aussi un rôle à jouer en veillant aux liens avec les plus petites Églises parfois bien seules devant les défis du quotidien.
Face à ceux de 2025, sommes-nous prêts à pardonner, à modifier nos projets pour nous laisser vraiment conduire par Dieu ? ■