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Autour de toi, la forêt qui s’éclaire : tous les grands arbres ont bientôt disparu.
Leur charme fou, leur ombre tutélaire sont effacés, ils ne protègent plus.
Tu tiens debout tout seul dans la clairière où désormais il faut être à ton tour.
Un abri sûr, une ombre de grand frère et maintenant, serais tu pris de court ?

homme en réflexion

Où sont passées leurs veilles protectrices, les attentions qui te faisaient grandir,
Les regards bleus, les moues approbatrices qui suffisaient pour être et devenir,
Pour qu’au-dessus le ciel un peu s’éloigne, que la terre s’efface tout en-dessous ?
Pour que l’espace accueille enfin ces ailes à déplier pour tous tes désirs fous ?

Souvent tu penses à eux et te demandes si tu les as aimés comme il fallait.
Qui sait toujours ce que les cœurs attendent ? On ne voit rien quand l’air nous est léger.
Mais un jour vide est bien plus que mille ans et quand le jour d’après n’est la promesse
Que du même, pareil au jour d’avant, peuvent-ils croire encore en nos tendresses ?

Ils sont partis ces premiers de cordée, ont-ils vraiment vécu ce que tu vis
Ou davantage ? Pleinement rassasiés de tout ce que le monde avait promis ?
Ont-ils manqué parfois de la lumière qu’ils ont tenue d’une main généreuse ?
Ont-ils été heureux ou solitaires, toutes leurs heures ont-elles été heureuses ?

Tous les grands arbres ont bientôt disparu, tu tiens debout tout seul dans la clairière
« C’est en toi maintenant qu’on espère » ont chuchoté leurs voix qui se sont tues.

Article paru dans :

février 2025

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Point de vue

Ce qui nous lie

Pierre Osselaer
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