PAR : Christian Baugé
(propos recueillis par)

Article paru dans :
Rubrique :
Association baptiste
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Le Lien fraternel poursuit en 2022 la série de portraits de personnes ayant marqué l’Association baptiste. Après Robert Dubarry, Fernand Bonijoly, Georges Guyot, Frédéric Jalaguier, Henri Weber, Frédéric Buhler, Bror Jens Berge, Guy Appéré, David et Joyce Dixon, Chris Schort et André Lovérini, voici Albert Solanas.

Le Lien fraternel. Votre conversion, cher Albert, remonte à quelques années n’est-ce pas, ainsi que votre engagement pour le Seigneur ?

Albert Solanas. J’ai eu le privilège de naître et de grandir dans une famille chrétienne. Ma première étape de conversion se situe en 1950 (j’avais neuf ans), lors du culte de Noël, dans l’Église méthodiste de mon enfance, en Espagne. La deuxième étape, quelques années plus tard, m’a conduit au baptême par le pasteur Robert Dubarry, dans l’Église baptiste de Nîmes, en 1956.

portrait Albert Solanas

Engagé dans les activités de cette Église (école du dimanche et groupe de jeunes) puis, au Groupe biblique universitaire de Grenoble, de 1960 à 1963, j’ai aussi à la fois suivi les Cours de formation de notre Association et apporté des messages dans diverses Églises. En 1964, j’ai reçu un appel de l’Église baptiste de Nîmes pour y assumer le ministère pastoral.

Avec mon épouse Bozenka Durik, nous avons répondu favorablement à cet appel et mon pastorat a commencé en 1966.

En 1969, l’Église a pu acquérir une ancienne filature à Saint-André-de-Valborgne, dans les Cévennes et, après rénovations, nous nous sommes lancés dans l’organisation de camps de jeunes puis, de colonies de vacances.

Vous avez bien connu plusieurs de ces hommes de l’Association présentés dans nos numéros de l’année 2021. Desquels étiez-vous le plus proche ?

J’ai eu un autre privilège : commencer mon ministère pastoral et en vivre plusieurs années avec le pasteur Frédéric Jalaguier. Il a pris sous son aile le jeune inexpérimenté que j’étais et dès le départ, il a partagé la responsabilité pastorale avec moi, me témoignant une confiance inestimable.

Nombre de pasteurs de l’Association m’ont aussi beaucoup apporté, notamment dans les Cours de formation de Mulhouse, fin des années 50 avec Henri Weber, Bror Jens Berge, Guy Appéré, Etienne Huser. J’ai aussi partagé une belle amitié avec Louis Grosrenaud. Pendant plusieurs années, au début de mon pastorat, j’ai bénéficié de l’enseignement théologique remarquable assuré dans l’Association par le professeur Gabriel Millon.

Pour la période plus récente, avec des pasteurs plus jeunes, la collaboration de vingt-trois ans avec Thierry Huser a été un bienfait très apprécié. Les belles relations avec Claude-Henri Gobat et Pierre Marques, la nouvelle équipe pastorale dans notre Église de Nîmes, ont aussi constitué une riche et bienfaisante étape.

Les relations dans l’Association baptiste ont-elles toujours été simples ?

En 1970, j’ai été élu au Conseil de l’Association. Les dix années qui ont suivi ont été marquées par des difficultés, certains responsables prônant un séparatisme et un isolationnisme sources de conflits. Ensuite, j’ai assumé trois fois la présidence du Conseil, de 1980 à 1982, de 1992 à 1994 et de 2005 à 2007. Dans cette période, nous avons pu, tout en gardant les bonnes bases héritées de nos aînés, nous ouvrir davantage aux autres.

En 1982, à l’occasion de leur cinquantième anniversaire, nous avons visité avec Paul Appéré les Églises baptistes bibliques de Madagascar, avec lesquelles nous avons des relations étroites depuis leur origine.

Vers l’an 2000, nous avons vécu aussi l’enrichissement de l’union de notre Association avec les Églises de l’ABEPEN (Alliance des Églises de Paris Est et Nord), belle et bonne étape dans l’histoire de notre groupement d’Églises.

Quels sont, à votre avis, les points marquants de l’évolution de l’Association baptiste depuis que vous la connaissez, c'est-à-dire depuis 1957 ?

La croissance numérique du nombre d’Églises nous a conduits à adapter notre organisation sur plusieurs points importants : la répartition des tâches en sous-commissions, l’accompagnement et les visites des Églises, et la nomination, par étapes, de plusieurs responsables rémunérés à temps partiel avec un délégué à l’extension (Chris Short), un délégué aux Églises (Étienne Grosrenaud), et plus récemment, un délégué à la jeunesse (David Laag) et un délégué aux ministères (Claude-Henri Gobat).

Il faut souligner aussi les travaux qui ont conduit à la révision de la Confession de foi en 2004. Relever également un important travail de réflexion qui a porté sur les principes éthiques. Dire enfin l’étude sur le sujet difficile du ministère pastoral exercé par des femmes, sujet sur lequel nous avons pu dire ensemble nos convictions communes, nos différences et les conditions pour marcher ensemble.

L’évolution a été manifestée aussi dans notre mensuel Le Lien fraternel, déjà par sa présentation, sous la direction de Thierry Huser, mais aussi par les sujets abordés et la place des nouvelles des Églises.

Il convient de mentionner également les participations de notre Association à différentes manifestations importantes de la communion évangélique, notamment les différents congrès pour l’évangélisation mondiale, dits Congrès de Lausanne, le premier dans cette ville (1974), le deuxième à Manille (1989), le troisième au Cap (2010), et les deux « Fêtes de l’Évangile » dans les arènes de Nîmes en 1980 et 1996.

Mentionnons enfin l’évènement qu’a constitué, pour les évangéliques, la création du Conseil national des évangéliques de France (CNEF) et pour nous, notre adhésion à cet organisme, à la direction duquel plusieurs de nos responsables participent.

En conclusion, à Dieu et à mes frères et sœurs, toute ma reconnaissance, ma confiance et mon espérance.

Article paru dans :

février 2022

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À Bible ouverte

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