PAR : Nordine Salmi
Membre du comité de rédaction, Pasteur à la retraite, Église protestante baptiste de Thonon-les-Bains

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Point de vue
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L’être humain est-il resté figé dans un état perpétuel d’adolescence, sans qu’aucune de ses crises de croissance ne vienne le libérer de son égocentrisme ? J’ai beau chercher un espace significatif où l’homme aurait atteint un degré d’épanouissement tel qu’il rayonnerait d’une aptitude à se penser autrement que par son bien-être individuel.

Il y a bien dans l’histoire de l’humanité des hommes et des femmes qui ont fait exception. Aujourd’hui encore, des personnes démontrent par leur vie que leur nombril n’est pas le centre du monde. Elles éclairent par leur comportement, tourné vers les autres, la sombre réalité d’une société où le « chacun pour soi » prévaut.

La jeune génération elle-même n’échappe pas à ce nombrilisme. Tournée vers les réseaux sociaux, elle nous livre sa propre story, affiche ses selfies. Instagram, Snapchat, TikTok… sont devenus ses nouvelles cours de récréation où elle s’affiche sans pudeur.

« Aimez-moi, les uns les autres ! » semblent crier ces internautes en soif de reconnaissance, attendant impatiemment qu’un « J’aime » apparaisse sur leur publication.

Les plus âgés ne sont pas en reste. Ils battent le pavé des centres-villes chaque samedi. Chacun à leur tour, ils défilent avec leurs propres revendications. Les formules rivalisent d’extravagances dont le commun dénominateur est : « mon bien-être. »

Nous pourrions faire les fiers, en affirmant que nous, les chrétiens, nous sommes au-dessus de tout cela. L’Église est-elle vraiment épargnée ? Le « bien » est-il toujours ce qui prévaut dans notre réflexion et nos choix ? Ne confondons-nous pas, « le bien » et « le bien-être » individuel ?

L’Écriture est-elle toujours la « pierre de touche » (pour reprendre une expression de notre confession de foi) pour évaluer toute parole et toute action chrétienne ? N’est-ce pas d’abord ce qui nous fait du bien qui prime ?

« Aimez-moi les uns les autres » en parlant à ma sensibilité ! « Aimez-moi les uns les autres » en me confortant dans mon opinion ! Et si cela ne suffit pas, j’irai chercher « mon orateur » sur le net, en un clic ! Il me dorlotera, me câlinera… tout cela alors que je resterai sous ma couette.

N’aurions-nous pas besoin d’une solution « PCR » (Pour Croître Rapidement) pour obtenir un « passe salutaire » et sortir de notre perpétuel état d’adolescent ? Remettons de l’ordre dans nos revendications et en premier lieu, dans le titre de ce « point de vue » ! Et puis, de « MOI » à « VOUS », il n’y a qu’un pas, qu’une dose d’amour qui suffira pour nous aider à le franchir !

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octobre 2021

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