Haïsseurs ou aimeurs ?

J’en ai un peu marre.
Nous connaissons maintenant les « infox », ces informations volontairement intoxicantes dont les réseaux sociaux se font les canaux trop faciles, et qui font des ravages dans bon nombre d’esprits, allant même jusqu’à provoquer des actes violents comme des attentats. Nous entendons aussi avec stupeur des récits de violence devant les lycées, dans la rue, des rixes, des règlements de compte, des exécutions implacables pour des territoires de trafic illégal. Sans parler des invectives incessantes, des menaces récurrentes ou même des comportements belliqueux de grands de ce monde, notamment le russe… et maintenant l’états-unien. Et des guerres qui en résultent.
Et puis il y a ces haters, ces « haïsseurs »… des réseaux sociaux, dont je déteste (!) l’action : vomir de la haine contre une célébrité – Ouf ! je ne suis pas célèbre – d’un artiste, d’une personnalité publique, parce qu’on ne partage pas ses idées. Quelle violence dans les mots, dans les insultes les plus abjectes, les menaces de mort et les appels à mourir, le rejet le plus profond. De ce point de vue, la technologie moderne offre une audience inespérée aux pires turpitudes humaines.
Et là, de ma lassitude je passe au rêve.
Et si… au lieu des « haïsseurs », on avait à se plaindre des « aimeurs » ? Il y en a, c’est sûr. Mais ils n’ont pas de nom – hors mon néologisme – alors que les haters, tellement plus nombreux, si. Rêvons, donc, que nos réseaux sociaux regorgent de messages encourageants, élogieux, respectueux, pleins d’amitié, de fraternité, d’enthousiasme ! Je me contenterais même – pas pour moi, je vous rassure – de message flatteurs, obséquieux, surfaits… Du moment qu’ils cessent d’être violents, méprisants, destructeurs !!!
Voici l’être humain dans toute sa beauté. Capable d’inventer les réseaux sociaux, qui ont rendu d’immenses services à de nombreuses personnes, et qui continuent de le faire. Mais capable aussi de pervertir les meilleures de ses inventions au point d’en faire des outils de haine et de violence. Bref, l’être humain, créature « merveilleuse » (Ps 139.14) mais pécheur (Rm 3.23).
Revenons à la réalité. Avec les téléphones portables, nous avons le monde dans notre poche. Le « monde », au sens de la société avec toute sa diversité, celui que Dieu aime (Jn 3.16). Mais aussi le « monde », à cet autre sens biblique du terme, en tant qu’une société qui n’aime pas Dieu (1Jn 2.15). Ces mondes à portée de main, sans arrêt. Ces mondes qui viennent à nous ou que nous pouvons atteindre par un message, un post, un like.
Prenons garde ! Il serait facile de critiquer les haïsseurs et de nous mettre toujours du côté des « aimeurs ». Balayons devant notre téléphone : et nos « messages courts » trop secs, trop vite envoyés ? Nos propos clivants, nos prises de positions abruptes, nos commentaires cinglants, même au nom de notre foi, font-ils honneur à Jésus dans la société d’aujourd’hui ?
Bravo aux personnes qui s’illustrent par leur amour pour leur prochain sur les réseaux sociaux !