PAR : Jean-Marc Bellefleur
Membre du comité de rédaction, pasteur, Église de La Bonne Nouvelle, Mulhouse, Église La Bonne Nouvelle, Saint-Louis

Article paru dans :

L’engagement des chrétiens dans la société suscite bien des questions quant à leur vie d’Église. Cette dernière aurait-elle à en souffrir ? Le Lien fraternel s’intéresse à cette question au fil de plusieurs articles, au fil des prochains numéros.

« Quels trésors d’engagement la sœur Unetelle apporte-t-elle à notre Église ! » Alors des sœurs et des frères comme ça, on veut qu’ils restent et qu’ils ne se fassent pas happer par on ne sait quelle association…

Car nos Églises sont des lieux d’engagement et de vie, et c’est tant mieux. Voulons-nous y vivre la réalité du peuple de Dieu ? Allons au culte. Voulons-nous approfondir notre connaissance de la Bible ? Allons aux études bibliques. Voulons-nous que nos enfants y découvrent eux-mêmes la foi en Jésus ? Organisons des clubs, des écoles du dimanche, des groupes de jeunes. Voulons-nous prendre soin les uns des autres ? Partageons des temps de communion, visitons les uns, accueillons les autres. Voulons-nous que nos Églises grandissent ? Faisons de l’évangélisation. Et nos Églises n’en seront que plus belles, à la gloire de Dieu…

Seulement voilà. Notre monde a-t-il tant besoin d’une Église qui se complaise en elle-même, qui se tourne vers lui seulement pour gagner des fidèles ? Certes, des personnes sans nombre ont un besoin criant de l’Évangile, et il faut le proclamer, encore et toujours. Mais il faut aussi l’apporter sous forme concrète. En montrer la pertinence par nos actions. Nos actions communes… et nos actions individuelles. Le rayonnement d’une Église, c’est aussi celui des individus qui la composent.

Alors, la sœur Unetelle ? Je vous fiche mon billet que non seulement elle est engagée dans l’Église, mais elle est aussi bénévole à la Banque alimentaire par exemple. Car les plus engagés au dehors… ne sont pas les moins engagés au-dedans. Ils ont simplement le sens de l’engagement – que d’autres ont moins !

Je propose de considérer les engagements « extérieurs » des chrétiens non comme une concurrence à la vie communautaire, mais comme son prolongement. L’Église, au lieu de les tolérer, voire de les ignorer, les soutiendra donc et en sera édifiée : « Prions aujourd’hui pour la sœur Unetelle, qui est responsable de la collecte nationale de la Banque alimentaire pour tel secteur. Vous pouvez vous-mêmes participer en apportant des denrées à l’Église dimanche prochain. » Quelle bénédiction ! « Mais la sœur Unetelle, comment peut-elle donner un son clair de sa foi dans ce contexte ? » Et pourquoi ne le pourrait-elle pas, alors qu’à son travail elle le fait très bien, avec l’art d’être ce qu’elle est et la sagesse d’En Haut ?

Reposons la question : Voulons-nous que nos Églises soient belles, à la gloire de Dieu ? Alors, qu’au-delà du culte et d’une belle vie communautaire, elles soutiennent aussi l’engagement des chrétiens dans la cité, dans des œuvres chrétiennes ou laïques, dans le voisinage, la ville, etc. Là, elles seront belles, nos Églises. ■

Article paru dans :

avril 2019

Rubrique :
Ma foi au jour le jour
Mots-clés :
À Bible ouverte

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